Chronophotographie et Photographie en Iran
EJ Marey et
l’Iran
Les chronophotographies qui peuvent être reproduites à l’infini et leur circulation au sein des communautés scientifiques via des revues scientifiques comme « La Nature », artistiques et enfin vers le public s’intercalent devant nos yeux comme une nouvelle grille de lecture du monde vivant.
L’iconographie inédite du mouvement inventée par E.J Marey agit alors comme un puissant calibreur du regard de la société occidentale. La chronophotographie est l’origine d’une nouvelle vision du monde vivant.
E Degas, Danseuses en bleu, vers 1890(Collection du Dr A. Charpentier, in Pour une renaissance de la peinture Française, ed. S.N.E P Illustration, Paris)
La chronophotographie au service de l’école réaliste
Pour représenter l’homme en mouvement (en images ou en sculpture) les artistes ont souvent recours à la répétition d’un modèle sur un même espace. Comme sur certains bas-reliefs, la succession d’un même personnage induit parfois la sensation d’un rythme et l’illusion de déplacement qui démontrent que les anciens maîtrisaient déjà cette technique qui font mouvoir sur place soldats ou chevaux ou « se régler sur la lente progression de théories sacrées » (Marey, in « Le Mouvement »).
Dès que l’humain fut capable de traduire ses images mentales sous la forme de dessins et en particulier le monde animal, il utilisa cette technique picturale présente sur de très anciennes fresques découvertes en France dans la grotte Chauvet.
Les traces graphiques enregistrées par EJ Marey ont fasciné de nombreux artistes occidentaux comme Picasso ou Matisse qui ont initié ce que nous appelons aujourd’hui l’art du light painting et qui consiste à enregistrer la trace d’une ampoule lumineuse en mouvement avec un appareil photographique dont l’objectif reste ouvert plusieurs secondes.
L’art abstrait du début du 20ème siècle rejette les œuvres réalistes et la science à laquelle elles se rapportent, désincarne ses sujets en adoptant des représentations minimalistes et géométrisées du corps humain.
Extrait du Film Metropolis de Fritz Lang 1925-1926
Nu descendant l’escalier,
M Duchamp
La valeur esthétique du mouvement a conduit l’école Futuriste italienne à son utilisation systématique afin de promouvoir le progrès technologique et le dynamisme de l’homme, assimilé à une machine et de recréer une sensation de vitesse.